Violon miniature

Ces deux violons miniatures faits en bois d’acajou servaient d’objets de décoration et ont sans doute appartenu à un adepte de cet instrument de musique, qui fait partie de l’histoire québécoise depuis des siècles. En effet, la pratique du violon au Québec remonte aux premières années de la Nouvelle-France. Les Relations des Jésuites rapportent l’utilisation de deux violons lors d’un mariage célébré dans la ville de Québec, en 1645. En 1648, Marie-Élisabeth Bégon rapporte quant à elle la tenue d’un bal, à Montréal, organisé par le nouvel intendant François Bigot. Selon plusieurs chroniqueurs des XVIIe et XVIIIe siècles, le violon et la danse faisaient partie intégrante de la vie des Canadiens, du seigneur jusqu’à l’habitant. En outre, il était d’usage, pendant les longues soirées d’hiver, de se réunir dans les maisons autour d’un festin et de danser sur les airs d’un violon.

Cette tradition se poursuit durant les XIXe et XXe siècles. Les vagues d’immigration britannique apportent avec elles des influences anglaises, irlandaises et écossaises qui viennent se greffer au folklore d’origine française. Durant cette période, le violon constitue l’instrument de prédilection pour animer les danses et les fêtes populaires, si bien qu’il devient un élément important de la vie traditionnelle canadienne-française. Chez les habitants, toutes les familles, tous les villages et tous les chantiers ont leur violoneux attitré chargé de faire oublier la dureté de la vie le temps d’une gigue, d’un quadrille ou d’un rigodon.